design de paysage
Andy Warhol
Produit de la culture commerciale américaine Andy Warhol est très différent des autres artistes que j’aime. Je suis admiratif de cet artiste aux différents visages, à la fois peintre, photographe, réalisateur mais aussi figure de la mode et vedette énigmatique. Selon lui, toutes les choses de la vie sont belles. Il ne refuse aucune chose, c’est ainsi que Warhol a finement attrapé au vol les tendances artistiques durant la période de consommation du 20e siècle. « Il n’y a pas de maitre, mais des vedettes. Dans l’avenir, chaque personne ne sera connue que 15 minutes. » Même son nom semble aujourd’hui une partie intégrante de cette période.
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Titre : Mao portefeuille de 10
Auteur: Andy Warhol
Technique: Portfolio of ten screeprints on Beckett High White paper
250 signed in ball-point pen and numbered with a rubber stamp on Verso. There are 50 AP signed and numbered in pencil on verso; some Signed and numbered in ball-point pen.
Dimensions : H:91.4cm L:91.4cm
Date de création : 1975
Lieu de conservation :
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« Les dix portraits de Mao ». Pour les chinois, Mao Tsé-toung, est le créateur de la République Populaire de Chine, et le plus grand dirigeant de cette période historique. Il est adoré comme un Dieu dans le cœur des Chinois, son visage est aujourd’hui un symbole. Une relique politique mais aussi un produit, décliné sous forme d’objet de consommation. Ces différents portraits aux couleurs vives illustrent particulièrement le visage de Mao en tant qu’objet de dérivation, de sublimation, de séduction, de consommation, et donne aussi un parfum de mondialisation et de banalisation entre les différents cultures.
Picasso
Picasso a dit : Si vous voulez peindre un pigeon, il faut couper son cou en premier. Voici une tout autre manière de penser qui révèle avec finesse un tempérament « sauvage ». Picasso est selon moi un des avant-gardes du 20e siècle dans le monde artistique. La vision qu’il a donné à la peinture, la façon de voir les choses, de voir la vie terrestre a ébranlé, détruit, transformé tout ce qu’il avait de connu, tout ce que j’ai vu.
Titre : Massacre en Corée
Auteur : Pablo Picasso
Technique : Huile sur contreplaqué
Dimensions : H: 109.5cm L: 203cm
Date de création : 1951
Lieu de conservation : Paris, Musée Picasso
《Massacre en Corée》cette peinture est un portrait de la guerre en Corée. Le contraste fort entre les deux moitiés du tableau renforce cette confrontation oppressante entre les opprimés et les soldats. L’arme pointée, le corps rigide et protégé par une armure d’acier ; les soldats n’ont plus d’identité et de sentiment, ils incarnent l’horreur, la source du mal et de la souffrance. Tandis qu’au bout des fusils se tiennent des faibles, nus, le visage déformé par la peur et l’impuissance de l’être humain. Les personnages entièrement peints en Noir et blanc renforcent cette opposition et inhumanité froide et horrifiante de la guerre. Les corps tendus, les jambes prêts à avancés manifestent l’agressivité de l’attaque, de l’invasion. En face des femmes enceintes, des enfants, des mères apeurées représentent, contrairement aux soldats, la vie, le futur, la naissance, le renouveau menacé. Tout est à double ton et fortement contrasté et rend ce tableau si percutant et cruel.
Antony Gormley
Pour moi Antony Gormley était un artiste énigmatique. Au début j’avais du mal à comprendre ses œuvres mais je restais toujours étonné. La relation qu’il propose entre les corps humains et l’espace est inhabituelle et bouleverse mon esprit. Ses sculptures crées à partir de son propre corps sont très neutre, ce qui permet de jouer avec le mystère, le caractère énigmatique et en même temps de nous identifier facilement à ces personnages sans réel visage. Il interroge les différents espaces architecturaux et naturels en mettant en confrontation ses sculptures. Ses œuvres si proches de l’architecture m’ont beaucoup enseigné sur mon propre regard que je portais sur l’espace et le temps jusqu’à élargir ma vision artistique et mes domaines de recherches.
Titre : Another Place
Auteur : Antony Gormley
Technique : Cast Iron
Dimensions: H: 189cm L: 53cm W: 29cm each Installation over 2.5 km2
Guxhaven, Germany Permanent installation
Date de création : 1997
Lieu de conservation : Crosby beach, Liverpool, England
20 sculptures parsemées le long du bord de mer. Cette œuvre « In situ » presque politique met en scène des corps pollué par une marée noire alertant les promeneurs. Suivant la marée les corps sont plus ou moins engloutis par la mer créant ainsi une tension au fil des minutes.
Frida
Titre : Henry Ford Hospital
Auteur : Frida Kahlo
Technique : Huile sur métal
Dimensions : H:32.5cm L:40.2cm
Date de création : 1932
Lieu de conservation : Dolores Olmedo Patino Musée, Mexico City
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Cette peinture remémore le désespoir vécu lors de son avortement. Couchée sur le lit de l’hôpital, elle est liée fermement aux six cordes rouges, qui expriment son état d’esprit à ce moment même. Selon moi, l’escargot image la longue souffrance qu’elle ressent, la présence du bébé rappelle l’objet de son désir perdu, la douleur physique de l’avortement et les séquelles sont représentées par l’utérus et les pelvis. La fleur fanée comme elle-même. La machine montre l’état du corps infonctionnel. J’aime la manière dont elle exprime son état d’esprit par des métaphores et images très simples.
Dali
Selon moi Dali est un génie. Ses œuvres sont d’une telle précision que j’ai l’impression d’être devant une image virtuelle. Le mystère de ces œuvres m’attire, elles semblent raconter une vieille histoire dans un temps et espace lointain et fantastique. Les corps mous et fondus de Dali semblent s’évanouir sur une terre infinie, les postures excentriques de ces personnages décrivent un rêve dans un monde parallèle.
Titre : Construction molle avec haricots bouillis (Premonition of Civil War)
Auteur : Dali
Technique : Huile sur toile
Dimensions : H:101.3cm L:100cm
Date de création : 1936
Lieu de conservation: Philadelphia(PA), Philadelphia
Museum of Art, the Louise and Walter Arensberg Collection
Cette œuvre est pour moi une annonce politique « La guerre civile d’Espagne ». Un monstre immense au visage remplie de peine, le corps entier divisé et écrasé se débat l’un de l’autre. Une main grossière tient fermement une mamelle au point de l’arracher. Les bouts de membres tachent de tenir sur terre. La scène entière répand un souffle nerveux annonçant une guerre terrible, angoissante et douloureuse.
Titre : L’énigme de Hitler
Auteur : Dali
Technique : Huile sur toile
Dimensions : H:51.2cm L:79.3cm
Date de création : 1938
Lieu de conservation : Musée national centre d’art Reina Sofia , Madrid, Espagne
Une petite photo d’Adolf Hitler est posée sur une grande assiette. La scène entière est si sombre que l’on peut sentir le silence avant une tempête. L’atmosphère de cette peinture est un mirage de la deuxième guerre mondiale. Dali est sans doute hanté, ensorcelé par Hitler. Son rêve met Hitler au même rang que le petit pois et l’huitre révélant peut-être des envies cannibales. Le microphone noir qui se transforme en un prédateur, image l’aspect angoissant et la tension dévorante de la cruauté d’un homme.
Titre : Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade une seconde avant Awakening
Auteur : Dali
Technique : Huile sur toile
Dimensions : H:51cm L:41cm
Date de création : 1944
Lieu de conservation : Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
Le plus fort sentiment que je ressens est l’extravagance, plus particulièrement lorsque ces divers éléments comme une femme, des tigres, un poisson, une abeille, un éléphant, un fusil…apparaissent dans une même scène, tous ces éléments flottent dans l’air, s’évanouissent dans cette atmosphère sans gravité terrestre. Je reste fasciné par son imagination sans limite et le mystère de ses rêves.
Lucian Freud
Lucian Freud fait parti des peintres réalistes du 20e siècle que j’admire. Sa peinture ne ressemble pas à celle de Bacon. Les corps de Freud expriment une chair vivante, ayant vécu. Freud a dit : je suis intéressé par le corps comme un animal, c’est pourquoi je peins le nu. La vérité et le réalise me qui se dégage de ses nus me frappent. Je sens les subtilités de la chair, la manifestation du muscle, de la graisse et des organes intérieurs. Le trait du corps, la couleur de peau, les tendons dévoilés et même le spasme de la personne sont exprimés avec tellement de réalisme qu’ils nous renvoient dans la vie réelle, quotidienne. Ce qui me frappe également ce sont l’expression de l’angoisse, l’engourdissement du corps, la solitude et la nervosité de certain corps, leur difformité et l’état morbide de ces personnages dévoilés par la simple peau en surface.
Titre: Nude with leg up (Leigh Bowery)
Auteur : Lucian Freud
Technique : Huile sur toile de lin
Dimensions : H:182.9cm L:229cm
Date de création : 1992
Lieu de conservation :
Ce qui me plait c’est le fort impact visuel de cette peinture. L’appareil génital montré sans pudeur, la posture du modèle font penser à un animal et ramène l’homme dans son état originel presque sauvage.
Francis Bacon
Chaque œuvre de l’artiste est selon moi un portrait de la vie. Aucune personne ne peint comme Bacon à mon avis, ses œuvres ont élargie le langage de la peinture dans l’histoire artistique. Le corps humain dans les œuvres de Bacon n’est pas une expression réelle et authentique du corps, mais exprime un sentiment intérieur. Je vois en disant cela un visage à la bouche ouverte hurlant violemment et qui fait naitre en moi un sentiment sombre. La couleur du visage est comme le corps sanglant et décortiqué. Le corps qui souffre d’une maladie de peau ou qui est brulé et enflé me donne la nausée. Les corps de Bacon n’ont aucune logique, ces corps distordus, ensanglantés qui se débâtent me bouleversent. Il y a un autre point que j’aime chez Bacon : ses corps expriment un vécu. Une fois une journaliste demandait à Bacon : « Pourquoi les corps dans vos peintures sont tellement laids ? » Bacon répondit : « Pas du tout ! C’est beau, parce que les choses vécues sont belles ». Pour finir, je trouve que la manifestation de l’espace intérieur dans sa peinture est plutôt succincte mais d’une présence fortement ressentie, peut être en raison de son intérêt pour l’architecture intérieure.
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Titre : peinture 1946
Auteur : Francis Bacon
Technique : Huile et pastel sur lin
Dimensions : H : 197.8cm L : 132.1cm
Date de création : 1946
Lieu de conservation : Musée d’art moderne de New York
Une odeur d’abattoir s’émane de la peinture à travers cette viande humaine ou animale crue, sanglante, déchirée, décortique. Le visage blessé, la peau brulée ébouillantée dans un état morbide me fait trembler de peur. Cette peinture m’a touché, je suis moi-même allé dans un abattoir pour sentir cette chair, comme pour revivre une scène avec un esprit à la fois scientifique et de sublimation. J’ai pris quelques photos de cette viande crue étalée pour ensuite la peinture et exprimer cette beauté contradictoire d’un premier point de vue, fascinant d’un second point de vue.
Un musée imaginaire
Les œuvres que j’ai choisi de présenter ont tous un lien personnel qui me lient à elles. J’ai choisi des œuvres qui me « parlent » personnellement, mais aussi des œuvres qui m’ont appris quelque chose et qui ont troublé ma vision du réel, de l’irréel, de la vie, de l’art, de l’humain. S’il fallait choisir je dirais que ce qui m’intéresse le plus dans la peinture c’est l’homme… son corps, ses maladies qui le rongent, ses pensées qui le trahissent, ses angoisses qui surgissent, ses fantasmes honteux ou vicieux, ses rêves sans raisons ni réalité. L’homme écorché vivant sur une toile qui nous livre le plus profond des ses secrets et sentiments. Avec un œil sensible ou photographique ce qui est intéressant c’est de lire les œuvres au-delà de la simple couleur ou forme, comme Duchamp et le sens qu’il pouvait donner à de simple objet.
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Marcel Duchamp
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Pour Duchamp l’art est un champ comme un autre, il fait parti de la vie sans se placer au dessus. Il a désacralisé l’idée d’un art noble en cherchant à faire du « non-art ». Il fait de l’art un objet de recherche. Ainsi Duchamp, bien qu’étant considéré comme le plus grand artiste du siècle dernier, se considérait d’abord comme un homme avant d’être artiste.Il n’est donc pas surprenant de voir que durant sa vie il s’est intéressé à d’autres choses que l’art. Derrière les œuvres de Duchamp il y a une pensée, une critique, une interrogation ou un doute. Il doute de l’art traditionnel, il fait « l’urinoir » et pose la question : « qu’est ce que l’art ? ». Il doute des habitudes et des fonctions figées, il fait l’œuvre spatial « porte », une porte ni fermé, ni ouverte, à la fois fermé et ouverte. Il doute des sciences et de l’autorité, il fait l’œuvre « 3 standard stoppages ». Rien n’est immuable et congelé, les standards sont anthropiques, l’homme fait des choses ce qu’il veut.
Même en peinture Duchamp a su interroger les représentations usuelles. A travers « nu descendant un escalier No.2 » durant la période cubiste il a non seulement peint un corps en mouvement qui s’oppose aux représentations statiques du nu, mais également peint d’une manière à décomposer le mouvement du corps mécanique, par rapport à la société industrielle de l’époque aux USA. L’œuvre a une portée sociale proche de l’homme bien au-delà du champ de l’art. En apportant du mouvement à la peinture, il a également révolutionné la peinture cubiste qui fige les mouvements de manière géométrique, tandis que Duchamp par le mouvement apporte une fluidité.
Dans la pensée de Duchamp l’art s’exprime de manière tangible, mais peut aussi exprimer le monde invisible, comme si le sens d’un objet était plus fort que sa conception physique. Le « rien » est parfois mieux que la chose.
La conception de l’art et la pensée de Duchamp ressemblent à la pensée de Lao-Tseu (philosophe chinois dans la Période des Printemps et Automnes, milieu du VIe siècle av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C). La pensée de Lao-Tseu relève d’une dialectique. N’importe quelle chose possède une nature propre, et se développent suivant la loi de la nature « migrer suivant le temps, transformer suivant les choses (le contexte) ». Ainsi toutes choses (tous standards selon Duchamp) est évolutive et n’est pas figée.
Sa pensée principale est « Ne rien faire et tout est fait ». Il ne s’agit pas d’une passivité complète, au contraire il explique qu’il n’y a aucune action contre-nature si elle découle de la vie. Le « rien » est d’abord ce qui existe déjà, il faut discerner son essence et suivre spontanément la force naturelle des choses.
Lao-Tseu utilise souvent l’eau comme une métaphore pour décrire sa pensée. Les caractéristiques de l’eau qui se laisse couler expriment le mieux le principe du « Ne rien faire » qui soit contre-nature. La goutte d’eau semble être une des choses les plus faibles du monde, mais elle peut avec le temps percer goutte à goutte la pierre la plus dure.
Le plus faible n’est pas forcément la chose qui possède le moins de force comme le plus banal n’est pas forcément la chose qui est le plus dénuée de sens ou d’intérêt selon Duchamp.
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Titre : Fontaine
Auteur : Marcel Duchamp
Technique : Object tout fait
Dimensions : H : 63cm L : 48cm W : 35cm
Date de création : 1917
Lieu de conservation : Musée national d’Art moderne
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Titre : Porte, 11, Rue Larrey, 1927
Auteur : Marcel Duchamp
Technique : Object tout fait
Dimensions :
Date de création : 1927
Lieu de conservation :
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En général, la porte est ouverte ou fermée. Mais Duchamp brise le phénomène habituel. La porte est ouverte et en même temps fermée. Dans la pensée de Duchamp, il y a une dialectique. S’il y a quelque chose bon, il y a quelque chose de mauvais comme il existe un masculin et un féminin. Selon la philosophie chinoise : toutes les créatures dans l’univers se constituent d’un yin et d’un yang. Lao-Tseu disait que si l’essence et le principe de l’univers étaient exprimés par des mots, ils perdraient leur sens complet et leur universalité. Si on attribut un nom ou une fonction comme le cas précis de la « porte » l’objet perd de sa richesse alors que chaque chose possède une universalité en perpétuel interrogation.